LOUVRE : Le casse du siècle ?


Qu’est-ce qui a été dérobé ?

Au total, neuf pièces ont été dérobées ce dimanche 19 octobre, dont une a été retrouvée immédiatement après, abandonnée près du Musée du Louvre.

Cette pièce est la seule qui a été retrouvée, potentiellement endommagée. Son état est toujours “en cours d’examen”.

PHOTO 1 © 2016 GrandPalaisRmn (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle

Cette pièce compte plus de 2000 diamants ! Elle avait été créée à l’occasion du mariage de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie, une comtesse espagnole (Eugénie de Montijo). Leur mariage a eu lieu en janvier 1853. C’est un mariage impérial, le dernier en France.

PHOTO 2 © 2015 GrandPalaisRmn (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle

Cette parure a été portée par plusieurs générations de princesses françaises, et a été modifiée au cours du temps. On ne sait pas qui en est l’auteur et à quelle occasion elle a été créée, mais elle est restée dans la descendance des Orléans jusqu'en 1985. Les légendes familiales prétendent que la parure aurait appartenu à la Reine Marie-Antoinette.

PHOTO 3 © 2016 GrandPalaisRmn (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle

Il est composé de 8 saphirs et de 631 diamants.

Une seule, sur les deux que comprend la parure, a été dérobée. Elle est sertie de 59 diamants et d’un saphir.

Composé de 32 émeraudes et de 1 138 diamants, ce somptueux collier appartient à une parure exceptionnelle offerte par Napoléon Ier à son épouse Marie-Louise d’Autriche à l’occasion de leur mariage, en 1810. Cette parure impériale, réalisée par les joailliers de la Couronne, se compose d’un diadème, d’un collier, d’une paire de boucles d’oreilles et d’un peigne orné de pierres précieuses. 

PHOTO 4 © 2004 GrandPalaisRmn (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi

Le grand nœud de corsage de l’impératrice Eugénie, créé vers 1855, est composé de 2 438 diamants sertis sur or et argent. Il a été commandé à l’occasion des bals et cérémonies de la cour impériale.

PHOTO 5 © 2015 GrandPalaisRmn (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle

La broche dite “broche reliquaire”, ornée de 94 diamants, se présente sous la forme d’une rosace composée de sept diamants entourant un solitaire central. Au revers de l’écrin, une petite logette semble avoir été prévue pour abriter une relique, détail qui témoigne de la piété profonde de l’impératrice Eugénie, comme le souligne le musée du Louvre.

PHOTO 6 © 2015 GrandPalaisRmn (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle

Peut-on estimer le montant du butin ?

Toutes les sources s’accordent à dire que pour le moment, les pièces dérobées sont d’une “valeur patrimoniale inestimable” (Ministère de la Culture). En effet, malgré le fait qu’on connaisse le nombre précis de diamants et autres pierres précieuses sertis sur chacune des pièces, les Joyaux de la Couronne ont une valeur historique difficile à chiffrer. Toutefois, pour les besoins de l’enquête, une estimation du pur préjudice économique - c’est à dire uniquement la valeur matérielle des bijoux - a été faite. Selon la procureure de Paris, le préjudice économique subi par le musée a été estimé à 88 millions d’euros (soit environ 102 millions de dollars) par la conservatrice du musée. Celle-ci a précisé que cette estimation “n’a rien de comparable au préjudice historique” (RTL).

Quels pourraient être les motifs de ce braquage ?

Ils pourraient être nombreux : ingérence étrangère, grand banditisme, association de malfaiteurs ou amateurs… Pour l’instant, au vu de la rapidité et de l’efficacité avec lesquelles l’action a été menée, les enquêteurs penchent vers l’hypothèse du grand banditisme : les braqueurs sont des “petites mains” au service de puissants, mais pas des amateurs – ils sont professionnels. L’idée de l’ingérence étrangère, et donc d’un potentiel conflit politique, est pour l’instant écartée.

Toutefois, même si les braqueurs se révèlent en effet être des professionnels, ce “casse” révèle des failles dans le système de sécurité du Louvre, le plus grand musée du monde, qu’un pré-rapport de la Cour des Comptes sur la sécurité du musée – dont avait été mise au courant la direction du musée – avait signalé il y a plusieurs mois. 

Que risquent les cambrioleurs ?

C’est une question de droit français : pénalement, bien que ce vol en particulier soit symboliquement très fort, et qu’il ait un retentissement médiatique bien supérieur à un vol dans une simple bijouterie, il s’agit d’un “simple vol”. 

Le vol d’objets classés au patrimoine est puni de 7 ans d’emprisonnement et de 100.000€ d’amende (article 311-4-2 du Code Pénal). La peine pourrait aller jusqu'à 20 ans d’emprisonnement dans le cas où il y aurait eu menaces avec armes, sur un agent de sécurité avec la meuleuse qui a servi à entrer par effraction, par exemple.

En droit français (contrairement au droit américain), les peines sont rarement cumulables, sauf si jugées séparément : dans tous les cas, la peine la plus lourde retenue sera appliquée. Il y a d’autres potentiels chefs d’accusation, selon là où mènera l'enquête : recel (vente d’objets volés), dégradation du patrimoine (si jamais les pierres sont séparées par exemple, où dans le cas de la Couronne abandonnée et endommagée)...






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